En 2019, la toute première image d’un trou noir est faite par les équipes de l’Event Horizon Telescope. En mai 2022, le trou noir super massif Sagittarius A, situé au centre de notre galaxie – la voie lactée – à 26 673 années-lumière de notre système solaire, nous envoie un chant venu d’ailleurs : les données capturées par l’observatoire de rayons X Chandra, envoyé dans l’espace en 1999, traduites en son, sont augmentées de 57 octaves et ainsi rendues audibles par les oreilles humaines.
Ces quelques phrases, ces quelques mots abstraits pour qui ne les connaît pas, et la pensée s’extasie ou s’affole… À la seule énonciation de Trou Noir, nombres de visages se contractent et d’esprits se font suspicieux.
L’astrophysique reste un domaine qui ne fait pas partie de notre quotidien bien qu’il nous constitue puisque nous sommes faits de la même matière que les étoiles.
Il me semble qu’il peut nous aider à comprendre ce que nous sommes, et ce qui nous entoure : l’espace dans lequel nous évoluons tout autant que notre condition d’êtres vivants. Et aussi à rêver à cet infini auquel nous appartenons.
À ce titre, j’ai choisi de partager des extraits des recherches des astrophysiciennes françaises Françoise Combes et Hélène Courtois qui éclairent la dimension cosmologique de notre monde, c’est à dire la structure, l’origine et l’évolution de l’Univers considéré dans son ensemble.
Pour cette lecture, j’ai invité Vincent Courtois à improviser au violoncelle, pour sa présence aussi organique que profonde, sa musique aussi enveloppante que chimique.
Emma Morin


Textes
Françoise Combes L’expansion de l’univers – CNRS éditions / De Vive Voix,
collection Les grandes voix de la recherche, Paris 2021

Hélène Courtois Laniakea, extrait de Voyage sur les flots de galaxies, Laniakea, et au-delà – Dunod, 2020
Introduction, citation de Claude Régy Pages 12/13 – extraits de L’état d’incertitude – Les solitaires intempestifs, 2002

Production Théâtre de Nîmes.

© Emma Morin